Nous le savons, la crise sanitaire que nous traversons est liée à la question environnementale et à la nécessité d’un développement intégrant l’écologie mais aussi la dimension sociale.
L'environnement sanitaire a fait exploser l’utilisation d’internet. Or, Internet est fortement consommateur d’énergie.
Il est donc plus que jamais réjouissant d’y être attentif et de mettre en œuvre les moyens pour être acteur et minimiser l’impact énergétique. Plus que cela, Internet offre des
vitrines pour les projets qui œuvrent pour un monde plus durable et plus humain.Nous pouvons en saisir les opportunités.
Impact écologique du numérique
> Consommation énergétique
Pour prendre la mesure de l’enjeu, reprenons les propos de Françoise Berthoud, ingénieure de recherche en informatique au CNRS et cités dans le blog du journal Le Monde : « On observe » dit-elle, «une explosion de la demande de services numériques, dans les pays industrialisés et en voie de développement. Explosion en diversité et par rapport au nombre d’usagers, explosion du volume des données transportées et stockées.
Avec un taux de croissance de 9% par an de la consommation électrique. Aujourd’hui 80% de nos réseaux sont occupés par des vidéos, Netflix occupant à lui seul plus de 10% de la bande passante".
Rien qu’en France la demande double tous les ans ! (plus vite que la fameuse Loi de Moore concernant le doublement de la puissance des ordinateurs tous les deux ans !)
> Extraction minière et transport
Compte tenu de la faible durée de vie des équipements (moins de 2 années en moyenne pour un smartphone), l’essentiel de leurs impacts environnementaux se concentrent pendant
les phases d’extraction des ressources (en particulier les métaux) et de fabrication : 45% des émissions de GES, l’essentiel de l’épuisement des ressources et une grosse
proportion de la pollution chimique.
Le transport alourdit la facture écologique surtout lorsqu’il est effectué en avion. Quant aux impacts relatifs au traitement des déchets électroniques, ils
sont difficiles à estimer tant le devenir des e-déchets est mal documenté à l’échelle mondiale. Même en France, seuls 50% de nos équipements électroniques en fin de vie suivent une filière
adaptée.
Quels sont les moyens à notre disposition pour agir ? Voici quelques pistes.
Des moteurs de recherche engagés
> Le principe
Il est simple : nos recherches sur internet génèrent chaque année de l’argent grâce aux liens sponsorisés et aux annonces présentes en haut de chaque page de résultats. En France, cela représente par exemple 2 Milliards d’euros par an.
Les moteurs de recherche engagés nous permettent de reprendre la main sur cet argent en finançant des projets solidaires. Ces moteurs sont tout aussi efficaces
que celui qui est omniprésent. Vous pourrez tester pour vous en convaincre.
> Exemple du moteur Ecosia
Ecosia finance des projets de reforestation.
Indonésie, Sénégal, Burkina, Pérou, Mali etc. Autant de pays qui ont bénéficié des projets financés par écosia.
Chaque mois, écosia paie ses partenaires des projets de reforestation. Ils plantent des arbres, utilisent parfois des méthodes alternatives telles que la lutte contre les incendies ou la régénération naturelle.
Un rapport financier est publié tous les mois qui détaille précisément combien a été gagné grâce à nos recherches ainsi que le pourcentage versé à la plantation des arbres.
L’échelle de masse paie puisque ecosia affiche par exemple pour décembre 2020 le financement d’un total de 4.969.266 d’arbres replantés. Ecosia ne verse aucun dividende à ses actionnaires, cela signifie que l’intégralité des bénéfices de l'entreprise sont, soit investis, soit utilisés pour planter des arbres.
Vous pouvez faire d'écosia votre moteur de recherche par défaut en paramétrant votre navigateur pour qu'il en soit ainsi, vous pouvez aussi télécharger un plug-in d'un simple clic afin que ce moteur soit directement accessible dans Mozilla Firefox.
Lien sur le moteur de recherche écosia : https://www.ecosia.org/?c=fr
Autres moteurs de recherche engagés
Lilo : le moteur de recherche finance des projets sociaux et environnementaux
Ecoengine : le moteur de recherche engagé pour les associations environnementales
Gestion de la boite mail
L'Ademe estimait déjà en 2014 que chaque Français salarié reçevait en moyenne 58 e-mails professionnels par jour et en envoyait 33. L'envoi de 33 e-mails quotidiens avec des pièces jointes de 1 Mo à deux destinataires génère selon l'agence des émissions annuelles équivalentes à 180 kg de CO2, soit autant que 1 000 km parcourus en voiture.
Lorsque l'on envoie un e-mail avec une pièce jointe qui pèse environ 1 Mo, cela correspond à la consommation électrique d'une ampoule de 60 Watts pendant 25
minutes.
Quelle consommation dans cette période où le télétravail explose ?
Quelques actions simples permettent d’agir en faveur de la planète
• Optimiser ou supprimer l’image de la signature,
• Limiter l’envoi d’emails au strict nécessaire,
• Supprimer les mails inutiles au fur et à mesure et penser à vider la corbeille,
• Installer un logiciel anti-spams - les spams représenteraient autant d’énergie consommée que plus de 2 millions de foyers américains annuellement !
L’utilitaire adBlock, compatible avec les navigateurs Google Chrome, Mozilla Firefox, Microsoft Edge, Safari, ainsi que sur les smartphones et tablettes Android, iPhone et iPad, AdBlock élimine les fenêtres pop-up, les bannières ainsi que les vidéos publicitaires qui se lancent dès que vous consultez une page web ou un site Internet.
Lien pour installer adBlock sur firefox : https://addons.mozilla.org/fr/firefox/addon/adblock-for-firefox/
Ressources web sur des projets inspirants
Internet offre une vitrine à des projets solidaires et durables. A l'exemple d'Imago TV, plateforme numérique de la transition.
Imago TV propose une sélection de plus de 3 000 vidéos inspirantes : Emissions - Docu - Podcasts – Courts.
Le streaming vidéo est énergivore, mais autant l’utiliser pour des projets utiles et favorisant un développement durable !
Le lien : https://www.imagotv.fr
Placements éthiques
Dans le système mondialisé, le lien entre l'emprunteur et le bénéficiaire du prêt est rompu. Il est par ailleurs normal de vouloir confier nos épargnes à des acteurs offrant des garanties en matière éthique et garantissant la transparence dans l'utilisation des fonds. Est-ce vraiment le cas ?
Pour favoriser des projets durables, éthiques, respectant l’humain, nous pouvons avoir recours au micro crédit et plateformes de crowdfunding.
Mimosa vous permet par exemple de mettre votre épargne au service de projets verts.
Le portail présente les projets par région ou par catégorie. Chaque projet fait objet d'une présentation précise de la part des acteurs du projet. Est indiqué le montant total du projet de financement et son taux de rémunération.
Le portail renseigne aussi globalement sur l'avancement (ou retards) des projets.
Le lien : https://www.miimosa.com/fr
Note : MiiMOSA est une plateforme de financement participatif régulée par les autorités françaises. Immatriculation ORIAS N°17003251L’investissement dans des sociétés non cotées comporte des risques spécifiques : risque de perte totale ou partielle du capital investi risque d’illiquidité : la revente des titres n’est pas garantie, elle peut être incertaine voire impossible le retour sur investissement dépend de la réussite du projet financé.
Autres pistes d'action
> Eviter le renouvellement trop fréquent du matériel
Votre vieil ordinateur peut retrouver « une jeunesse » et ne demande pas forcément à être remplacé ; l'installation de logiciels libres plus optimisés, sécurisés et performants offre une solution. Parmi les 10aines de distributions (système d’exploitation) Linux, vous trouverez celle qui vous convient le mieux pour remplacer votre système Windows trop gourmand et dont les mises à jour ont été stoppées, le rendant vulnérable aux attaques Windows 7 peut trouver une alternative dans la distribution Linux « Mint » ou « Zorin » par exemple.
Lien : Zorin
L'installation de système d'exploitation libre n'est plus réservée aux Geek, les choses se sont améliorées. Vous trouverez localement des ressources pour vous aider. Pour le Pays du Clermontois, le CAL numérique en partenariat avec Oisux peut vous accompagner et vous mettre en lien avec des passionnés prêts à vous aider.
> Choisir ses sites pour acheter plus local
Pour consommer éthique sur la toile, évitons aussi de succomber aux plateformes éloignées dont les tarifs sont attractifs, mais qui constituent un vrai fléau pour la planète. Des estimations récentes suggèrent qu’entre un quart et un tiers des émissions de carbone de la Chine et de sa pollution de l’air seraient liées aux exportations du pays. L'idée n'est pas de se fermer aux diversités culturelles mais de favoriser les artisans et les créateurs près de chez nous, pour supprimer les heures d’avion ou de paquebot nécessaires pour livrer notre colis. Localement, les commerçants se mettent au numérique pour renforcer le lien avec le consommateur.
> Limiter le streaming vidéo
Ou en tous cas, être conscient des impacts de notre consommation. En 2020, le streaming vidéo (Netflix et autres services) captera 80% du trafic web mondial. Pour info, regarder un film en basse définition permet de consommer quatre à dix fois moins d’énergie qu’un visionnage du même fichier en haute qualité.